Galahad, commandant de la lumière

La nuit était tombée depuis un bon moment déjà et, dans son armure graffignée, vieilli, mais noble, l'illustre Galahad regardait s'élever une fois de plus devant lui la herse en fer de la porte orientale d'Imias. Cela faisait de longues années qu'il combattait le joug brigand dans les terres de l'Instar et qu'il défendait l'honneur des hommes. Sa grande expérience et ses péritpéties n'avaient pas eu raison de lui, car il chevauchait, encore dans la journée, son fidèle destrier aux banières bleus de l'Instar. Une fois le claquement habituel de la herse arrivée en haut, Galahad fit doucement avancer son cheval à travers l'imposante muraille, arrivant dans le quartier des marchands de la ville. Il savait que sa chère Imias était en sécurité temporaire, mais les menaces pesaient de partout, et il savait que cela ne durerait pas longtemps avant que le malheur ne retombe sur la ville. Arrivant à un croisement, le silence soudain vint titiller l'oreille de Galahad, et il arrêta sa monture. Il regarda des deux côtés, et il vit, dans la ruelle de droite, deux yeux, fluorescents et jaunes, qui fixaient depuis l'ombre le commandant intrigué...

« Hum, c'est inhabituel, pensa Galahad. Je ne me souviens pas qu'il ait jamais été fait mention de créatures de l'Ombre dans la région d'Imias. De toute façon, cette chose est dans la ville, je dois donc l'éliminer.»

Sans hésiter, il dirigea sa monture vers la ruelle, la main sur le pommeau de son épée.

À son arrivée, les yeux se plissèrent et un grognement se fit entendre. Alors, d'un coup, se leva une grande créature aux pattes et aux griffes acérées, qui était sur le point de se jeter sur Galahad. Les petits yeux étaient rendu à deux mètres du sol et Galahad pu distinguer à la faible lumière qu'elle était couverte de pelage, un pelage brun, rayé, taché de rouge à certains endroits.

« GARDES! » Cria Galahad, dans l'espoir que l'un deux l'entende. Puis, ne voulant pas blesser son cheval inutilement et évaluant que ce dernier ne lui serait d'aucun secours dans cette ruelle étroite, il se laissa tomber au sol et courut aussi vite qu'il le put vers l'affreuse créature, dégainant son épée et tentant de l'atteindre à la gorge.

Après l'appelle à l'aide de Galahad, la créature leva la tête et poussa un hurlement strident, semblable à celui des loups devant la lune. Descendant du cheval et fonçant vers la créature, Galahad faillit avoir son cou, mais celle-ci recula un peu, et se pencha en étirant son bras, sur le point de donner un grand coup de griffe à Galahad.

Désespéré, il essaya de frapper la patte de la bête avec son épée pour la lui trancher, ou au moins faire dévier son coup.

Galahad réussit à bloquer la force du coup, et son épée entailla solidement la peau de la créature. Dans sa douleur, elle recula d'un seul coup, mais tout son être se crispa sur lui-même. Alors, il vit une point argentée sortir de sa poitrine, et elle redisparut, laissant la créature monstrueuse tomber au sol. Derrière, Galahad vit Kenyan, son fidèle officier, l'épée écarlate, la brandissant fièrement devant lui :

-Alors capitaine, vous m'avez appelé?

« Ah, Kenyan, vous n'auriez pu choisir moment plus opportun ! dit Galahad en rangeant sa propre arme. Savez-vous comment ce sale monstre s'est retrouvé dans notre chère cité? Dans tous les cas, nous devrions apporter son cadavre à quelqu'un qui pourra nous en dire plus à son sujet. »

Kenyan approcha sa torche du cadavre pour l'examiner d'un peu plus près. Vous voyez maintenant très clairement le pelage brun de cette grande sorte de loup qui, dans toute sa grandeur, mesurait facilement deux mètres. Les crocs acérés qui ressortent font clairement penser aux canins, et vous êtes sur qu'il s'agit d'un loup.

-C'est étrange, remarqua Kenyan. J'ai déjà vu ça dans un livre, mais il était dit qu'elles se trouvaient presqu'uniquement dans les grandes montagnes et dans le Royaume de la Brume, bien au Nord d'ici... Comment l'une d'elle a pu aboutir ici? En tout cas, je ne pense pas que qui que ce soit ait déjà vu de telle créatures.

« Dans ce cas, trouvons un endroit où nous pourrons le brûler sans attirer l'attention. Ensuite, nous irons faire notre rapport à Sa Majesté. »

-Bien ; répondit Kenyan, prenant la carcasse sur son dos. Il l'installa comme il le faut avant de vous dire qu'il était prêt à vous suivre.

Galahad regarda furtivement des deux côtés en sortant de la ruelle pour vérifier si des citoyens étaient dans les environs : la vue de l'immonde créature aurait tôt fait de les faire paniquer.

Il n'y avait que deux hommes qui parlaient bonnement à l'entrée d'un commerce fermé à cette heure tardive du soir.

Se disant qu'aucune meilleure occasion ne se présenterait, le commandant partit en direction du palais.

Les deux hommes ne portèrent aucune attention à ce que vous firent. Kenyan porta rapidement le cadavre de la bête vous suivant. Parcourant quelques rues désertes, vous tombèrent sur la grande place centrale, où l'immense fontaine royale faisait couler de l'eau sainte devant le palais. La place publique était complètement vide, et deux gardes à l'entrée du palais vous reconnirent lorsque vous arrivèrent, vous disant:
-Commandant Galahad, qu'est-ce qui vous amène ici en cette heure si tardive?

Galahad pointa du doigt l'hideuse créature sur le dos de son officier et répondit : « Salutations, braves soldats. Nous sommes ici pour brûler discrètement le cadavre de cette bête que nous avons trouvée dans une ruelle de la ville. Nous ignorons comment elle y est entrée et nous devons par la suite faire notre rapport au roi le plus tôt possible, vu le danger imminent. »

-Oui chef : s'empressa de dire le soldat en faisant le salut. Nous nous occuperons de brûler le cadavre, mais pour le roi, j'ai bien qu'on n'y puisse pas grand-chose, car il dort profondément à cette heure-ci, où il vague à d'autres activités personnelles... si vous voyez ce que je veux dire.

« Merci, j'irai le voir demain à la première heure. » Sur ce, Galahad, saluant les gardes, congédiant son officier et recommandant à tous la plus grande prudence, partit se coucher dans ses quartiers.

Laissant les hommes au bûcher de la créature, vous partîtes vers votre foyer que vous aviez quitté un peu plus tôt. Reprenant la même rue que tout à l'heure, vous remarquez qu'elle est maintenant rendue déserte. Alors que vous avancez, vos souliers marchent dans une flaque, après ces 5 jours de grands soleil... une flaque rouge écarlate, au milieu de la rue, devant la maison devant laquelle deux hommes parlaient tout à l'heure.

Surpris par la vue de ce qui semblait être du sang, le commandant s'approcha le plus discrètement possible de la porte du bâtiment et cogna.

Il ne pouvait rien entendre par la porte, et après avoir cogné cinq ou six fois, il n'y avait toujours aucune réponse. Vous remarquâtes du moins que les lumières à l'étage supérieure s'éteignirent comme par magie.

Galahad cogna de nouveau et cria à travers la porte « Au nom du Roi, ouvrez! » prêt à appeler les gardes en cas de problème et tous les sens en alerte.

Toujours aucune réponse. La porte reste inerte, sans mouvement, et vous n'entendez plus rien à l'intérieur.

N'entendant aucune réponse et certain que des personnes ayant quelque chose à se reprocher se terraient dans le bâtiment, il se remit à crier : « Ouvrez maintenant, ou je défonce cette porte ! »

La maison était aussi silencieuse qu'une roche. Rien ne bougeait rien ne remuait. Tout était immobile.