Le défenseur du peuple

Galahad se réveilla en ayant l'impression d'avoir reçu un coup de marteau sur la tête. Pendant un instant, il se demanda où il était, puis se souvint subitement des événements de la veille. « Le roi ! » pensa-t-il. Comme il faisait clair et qu'il semblait y avoir beaucoup d'activité dans le palais, le commandant déduisit que la journée était déjà bien avancée. Laissant à côté de son lit son équipement lourd, il sortit demander à un serviteur des nouvelles de son souverain.

Galahad ouvrit la porte du dortoir, et par surprise un serviteur était entrain de l'ouvrir en même temps. Il fut surpris, mais particulièrement heureux de le voir à cet endroit.
-À quel chance messire Galahad, je vous cherchais.
(Vous lui faites par de vos inquiétudes)
-Et bien, c'est bien cela. Il est en haut dans son lit, entrain de récupérer, et il m'a envoyé vous quérir car il veut vous parler.

Remerciant le serviteur, Galahad monta les escaliers pour se rendre au chevet du roi.

Montant marche par marche, Galahad finit par arriver à un couloir qui tournait dans un dortoir, où plusieurs nobles discutaient de tout et de rien, pendant que de l'autre côté les grandes portes de la chambre royale étaient ouvertes. Alors, passant à travers le monde, Galahad tomba dans une chambre où le roi était couché dans son grand lit, la reine à son chevet et un médecin analysant divers choses. Un peu perdu, le roi remarqua tout de même sa présence, et commença :
-Galahad, quelle chance et quel bonheur de vous voir en pleine forme. Ça été une étrange nuit, mais malheureusement, elle n'est pas prête de se terminer (métaphoriquement). J'ai peur mon cher. J'ai peur pour mon fils et pour ma cité. La blessure que m'a infligée cet homme est certes douleureuse, mais pas mortel, je m'en sortirai. Mais maintenant, vous devez aller le retrouver. Retrouvez mon fils Galahad, il doit être sauvé.
À peine le roi finissait-il sa phrase qu'un explosion se fit entendre à l'extérieur. Une puissante explosion, et part la fenêtre pointant vers le Sud, Galahad remarqua une fumée mauve s'élever dans le ciel à l'endroit où quelque chose a sauté, qui correspond coincidement à l'endroit de la fameuse maison.

Sursautant et se retournant vers la source du bruit, Galahad dit au roi « N'ayez crainte, je vais voir ce qui se passe. » puis redescendit chercher son équipement tout en indiquant aux soldats qu'il croisait de le rejoindre dehors, devant la porte sud.

Arrivant à la porte de palais, Galahad retrouva la place publique plein de monde partant dans toute les direction, beaucoup en panique, mais certains se dirigeaient vers la maison qui était le centre de toute l'intérêt depuis quelques heures. La fumée s'élevait toujours de ce point, une fumée profonde et terrible, pendant que des soldats armés se rassemblaient derrière vous.

Le commandant se retourna vers ses soldats, puis leur dit « Commencez par me suivre en vous tenant prêts à intervenir. La nature du danger nous est inconnue, je vous donnerai donc d'autres ordres en fonction de ce que nous trouverons. » Il divisa ensuite son unité en trois groupes de taille égale, puis partit vers la source de la fumée.

À la vue des hommes de ''l'armée'', les citoyens se tassaient de plus en plus. Rapidement, Galahad, arriva de nouveau au point si contingenté de ces temps-ci. La maison n'avait plus de toit. Il s'était évaporé, complètement volatilisé. Les rebords les plus élevés de la maison étaient comme fondues et arrachés, témoins d'une violente explosion. Une fumée violette ocre, puante et lourde flottait dans l'air, empoisonnant chaque respiration. Un cercle d'hommes plus courageux s'était fait autour de la porte fermée de la maison. Mais de l'intérieur, un rire cruel, sourd et grave s'éleva dans le ciel, comme un anonce de malheur et de mal.

Sans se laisser impressionner, Galahad ordonna à ses trois groupes de former un éventail couvrant la moitié de la circonférence du bâtiment et dit aux hommes déjà présents : « Que ceux qui souhaitent combattre s'identifient et ils formeront un quatrième groupe. »

À la grande surprise de Galahad, seuls cinq hommes décidés vinrent à sa rencontre pour l'aider. Mais quelques instants plus tard, la porte fondit à nouveau, dans une vapeur inconnu, laissant place à un homme dont le visage vous était familier (le prince), mais dont les yeux empourprés d'une lumière et vide d'un violet creux, ainsi qu'un équipement de combat lourdement armé, une armure à la fine pointe, et une grande épée, des plus meurtrières, vous étaient tous des détails inconnus.

Galahad se doutait bien que le prince, ou son corps, était possédé par une force maléfique, mais, pour qu'il ne subsiste aucun doute dans l'esprit de ses hommes, il demanda au revenant : « Mon prince ! Que vous est-il arrivé ? »

Le prince ne broncha pas. Il regardait immobile les hommes, et la question de Galahad ne changea rien à cet état. Au contraire, un large sourrire sombre se dessina tranquilement sous le casque du prince. Avançant tranquilement pour dépasser le cadre de porte, il leva son épée vers le ciel, qui commença à elle aussi faire émaner une fumée violette. D'une voix caverneuse et sombre, il dit :
-Peuple d'Imias, hommes de l'Instar. Le temps de la lignée Initheriel est terminé. Le pouvoir appartient à l'Être et ses alliées, et nous devons nous y joindre pour les vaincre. Alors que ceux qui lui seront loyaux et dignes me suivent dans l'ordre et la discipline. Les autres.... mourront.
Une nuage noir et terrible commença à se former au-dessus de la cité.

Un peu paniqué et ne sachant trop que faire, le commandant se força à rester calme et répondit : « Dois-je considérer cela comme une déclaration de guerre ? »

En réponse, le prince s'avança encore d'un pas, et de derrière, deux hommes, habillés en habits de culte, surement des prêtres, sortirent de la maison. Ils avaient eu aussi la lueur mauve dans les yeux, et le prince répondit à Feredas :
-La guerre n'est pas chose faisable ici. Si votre choix est la mort, alors préparez-la.
Un éclair venant du nuage tomba sur l'épée, mais au lieu d'être instantanné, il continua la décharge pendant plusieurs instants. Les prêtres levèrent les bras dans les airs, et, venant, comme un écho, d'aucune voix la voix du prince hurla :
-La fin du Royaume des Hommes est proche. Les Êtres des Alizés vont vaincre. Venez chercher la mort dans la cité d'Orongroth, où bien elle viendra vous chercher!!!
Les éclairs envahirent le paysage et soudain, dans une détonation, le prince ainsi que les prêtres se volatilisèrent, et disparurent dans un nuage violet. Le sombre nuage au-dessus du village se dissipa rapidement, et les soldats positionés autour du prince regardait tous devant l'embaillement de la porte la brûlure noire sur le sol...

Tentant toujours de ne pas montrer le moindre signe de peur malgré celle qui le prenait au ventre, Galahad dit à tous « Ceux qui ne sont pas des soldats feraient mieux de rentrer chez eux. Soyez assurés que votre royauté vous protégera de cette menace, quelle que soit sa nature. Quant à vous, soldats, suivez-moi, nous rentrons. » Sur ce, il tourna les talons et se dirigea vers le palais pour faire son rapport au roi.

Le peuple qui s'était attroupé autour commençait à s'en aller de façon disparate. Galahad, suivit de quelques soldats qui retournaient au château, arriva près de la porte après quelques minutes d'une marche lente. Il franchit les portes du palais, et fut surpris de voir des gardes en bas de l'escalier, qui regardaient autour et empêchaient le monde de passer, soit de monter les escaliers, vers le roi.

Galahad héla les gardes et leur demanda : « Que se passe-t-il, mes braves ? »

-Seigneur Galahad. Le roi est de nouveau très malade, les médecins ont dit qu'il ne pouvait recevoir de visite. Quelque chose l'a empoisonné dans la flèche qu'il a reçu et ils doivent procéder a un traitement très compliqué. Il nous a dit de vous dire d'aller voir le maréchal Pedrion (un de vos bons amis), il a les instructions pour vous aider à résoudre ce problème.

Galahad s'inquiétait de l'état de son souverain, mais il avait des préoccupations plus pressantes et il se dit que, de toute façon, il ne pourrait pas améliorer la situation. Il alla donc voir son ami.

Dans la salle d'à côté, qui ressemblait définitivement à une salle de réunion, avec une grande table et plusieurs bancs. Mais tous étaient vide. Seul un homme était debout, casque sous le bras, regardant devant un feu de foyer. Entendant l'arrivée de Galahad, il se retourna, et un sourire apparu sur son visage vieilli. Son armure aux éfigies d'Imias qu'il portaient depuis plusieurs décennies lui avait figés sur les épaules. Il s'addressa calmement et doucement à Galahad :
-Mon ami... Vous êtes venu. (Pause) C'est bon enfin de se retrouver ailleurs que sur les plaines des champs de Mars. Mais ce n'est malheureusement pas pour le repos que nous sommes venus. Vous avez été avec quelques hommes le principal témoin d'un désastre épouvantable qui a touché notre ville. En une journée, le prince de la cité est enlevé, ensorcellé et contrôlé par un ennemi inconnu et le roi se fait gravement empoisonné par un mal venant du Nord. Je ne pense pas que nous nous reposerons bientôt... (pause) Le roi m'a ordonné, avant de tomber dans le coma, de garder la ville et de protéger le royaume en son incapacité. Et donc ma tâche la plus humble serait d'éliminer cette menace des plus dangereuses que le royaume ait connu. (Pause) Galahad, les montagnes des Alizés dans le Nord abritent une cité caché, anciennement puissante capitale de notre peuple, elle a été abbandonné, et aujourd'hui les hommes brigands l'ont reprises, mais ils sont assurément dirigés par une force terrible et cruelle. Cette magie mauve n'est pas venue toute seule, et le prince ne s'en est pas allé seul non plus. Votre mission Galahad, est de vous rendre dans la grande cité d'Orongroth, et en arrêter le mal qui envahit nos terres, par quelques moyens que ce soit. Par contre, l'armée d'Imias ne peut être déménagée au grand complet, il est donc impératif que vous ne partiez qu'avec pas plus d'une dizaine d'hommes. Ainsi, vous serez plus discrets. (Pause) Galahad, notre monde chute et notre race se destabilise. Vous êtes le seul espoir de sortir les Hommes de l'Instar de ce creux et de ramener notre honneur. Me suis-je bien fait comprendre?

« Bien, mon ami. » Répondit Galahad. « Je fais préparer le matériel et les provisions sur-le-champ. Je partirai demain à l'aube avec mes dix meilleurs hommes. Mais vous, vous ne venez pas avec nous ? »

Un grand sourrire sage se dessina sur le visage du Maréchal, alors qu'il vous répondit :
-Le roi m'a demandé de prendre sa place à la gouvernance de la cité et du royaume en attendant qu'il aille mieux. À mon avis, cette situation ne durera pas plus que quelques jours, mais il est sensé d'avoir demandé cela. Lui-même en incapacité de gouverner, il faut quelqu'un en mesure de faire appliquer les lois dans ce royaumes, et ce sera ma charge, pendant que vous vous vaincrez ce fléau.

« Très bien, bonne chance. Nous reviendrons victorieux. » Sur ce, Galahad partit. Il était déçu que son ami ne les accompagne pas, car son expérience leur aurait été d'une précieuse aide, mais c'était mieux ainsi, car les citoyens avaient besoin d'un dirigeant fort.

Galahad, plein de vigueur, sortit du palais, et se retrouva sur l'estrade qui donnait sur la place publique. À son grand étonnement, il y avait de l'agitation au fond, complètement à l'oposé d'ou il était par rapport au centre de la place, ou des soldats et des villageois accouraient en vitesse. Mais le chaut fut bientôt interrompu, alors que Galahad vit la tête d'un de ses gardes revolé, alors qu'un homme enragé tuait l'autre. La foule se mit à courir partout, mais la panique fut rapidement remarquée par la garnison. Les soldats arrivaient des deux côtés du palais, accourant, et venant se positionner en bas des escaliers desquels vous étiez. Ils attendaient des ordres. Au loin, l'un des hommes, car ils étaient deux, hurla :
- Que compte tu fair avec ces tas de viandes envelopé de casseroles géantes contre un démon et un fous tueur armé d'une faux, connard ?

« Nul besoin d'intervenir, dit Galahad à ses gardes. Je me charge d'eux moi-même. » Galahad s'avança vers les deux hommes en dégainant son épée. S'il n'était même pas capable de défendre son royaume contre deux hurluberlus avec des problèmes de caractère, il n'aurait effectivement aucune chance contre le démon. Le commandant leur dit : « Vous avez tué des membres de l'armée du Roi et citoyens du royaume. Vous serez jugés équitablement si vous ne résistez pas. dans le cas contraire... vous mourrez ici et maintenant. » tout en sachant bien que c'était inutile.