Elena, fille de la vie

Elena le gratifia de son sourire plein de bontée.

-Bonjour! Certainement. Je me nommes Lidia. On m'a parlé d'un magnifique lac, où la communion avec la nature est très forte. C'est à cet endroit que je diriges. On m'a suggérer de m'y rendre pour méditer et m'y ressourser.

-C'est bien jeune prêtresse, que les esprits de nos ancètres vous guident.
Il vous ouvrit la barricade, vous laissant passer. Votre cheval commença à avancer doucement, lorsque derrière, pas mal plus loin de la barricade, vous entendez le son d'une voix qui vous aviez déjà entendue une fois :
-HALTE!!!!

-Merci, vous de même, noble soldat, avait-elle répondu à l'homme.

Cependant, le coeur d'Elena sauta un battement lorsqu'elle entendit cette voix derrière elle. Il s'agissait de la voix du soldat qui l'avait pourchasser du sanctuaire. Elle mit aussitôt son cheval au galop, afin de fuir ceux qui ne tardraient pas à la poursuivre.

Le ''halte'' se refit entendre au loin alors qu'Elena filait dans le sentier. Après un coude dans la route, la barricade devint hors de vue. Les bois lumineux devinrent plus sauvage, plus ''normaux''. Les arbres étaient des sapins épais et le chemin était redevenu en terre et en sable. En avant on ne voyait pas grand-chose, et les gardes n'étaient plus visibles en arrière.

Elena ralenti quelque peu la cadence de l'animal, mais poursuivit tout de même à bonne vitesse. Elle devait gagner la frontière au plus vite. De l'autre côté, l'espérait-elle, les elfes sylvains ne pourraient l'y chercher.

Le chemin allait de bon train, lorsqu'elle vit sur la route un animal, qui était couché dans une marre de sang. Rien autour ne semblait l'accompagner, et en s'approchant, elle reconnut un loup au pelage gris, tâché à quelques endroits d'un sang écarlate. Tout semblait normal autour, sauf le fait que cette région était totalement dépourvue de loup normalement...

Voyant cela, Elena Descendit de cheval pou s'approcher de la bête, évitant les gestes brusques pour ne pas l'effrayer.

Le loup ignorait la présence d'Elena et semblait particulièrement docile. Il continuait à s'essuyer les plaies sans s'occuper d'elle. Entre deux essayages, il soufflait, laissant découvrir une langue sèche, et un air fatigué, épuisé, assoifé.

Elena se concentra alors et étendit sa conscience du monde qui l'entourait, à la recherche d'eau, tout comme elle l'avait fait au sanctuaire. Elle fit remonter l'eau d'une source souterraine, pour la déposer au creux de ses mains et les tendre au loup. Même si elle prenait soin de ce loup, elle gardait une oreille attentive à la route.

Il n'ya avait rien derrière elle qui semblait venir la poursuivre. L'eau vint se concentrer dans les paumes de ses mains et elle les tendit vers le loup, qui fut tout d'abord peu convivié à y aller, mais qui peu après se laissa tenter. Il lècha quelques coups l'eau cristalline et pur, avant de commencer plus activement.

Alors que le loup buvait dans ses mains, Elena prêta à ses blessures, tentant d'en déterminer la gravité, ainsi que l'origine.

Des cicatrices larges et profondes étaient manifestement entaillées dans ses côtes et dans son dos, en particulier le flanc droit. Il y avait des traces de brûlures dans le poil, sinon les plaies semblaient entaillées par le fer.

Elena fut prise de colère lorsqu'elle constata que ces blessures avaient été faites par l'une des races qui se disaient intelligentes, probablement un représentant de ceux qui se disaient les plus intelligents de tous : les elfes.

Mais elle ne disposait de rien pour vraiment aider ce loup, et elle avait été une défenseure dans son Ordre, et non une guérisseuse. Tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment, c'était lui fournir de l'eau, aussi attendit-elle que le loup cesse de boire par lui même, continuant l'approvisionnement dans ses mains.

Alors que l'animal continuait de s'abreuver, les fines oreilles d'Elena furent dérangées par un bruit de sabot venant de l'Ouest, sur le chemin, qui se dirigeait depuis l'endroit d'où elle venait.

Elena comprit à ces sons que les soldats arrivaient. Elle devrait fuir, mais elle ne pouvait laisser ainsi une vie s'éteindre. Elle se dirigea vers son cheval et l'entraîna dans la forêt, là où, l'espérait-elle, ils ne seraient pas vus.

Lorsqu'Elena tenta de faire reculer le loup, il se trouva à être inécoutant. Il commença à grogner dans la direction des elfes qui arriveraient et il se leva sur ses pattes. La pauvre créature qui semblait à moitié morte quelques instants plus tôt semblait maintenant totalement en forme, et surtout prête à défendre celle qui l'avait sauvé. Du coude dans le sentier apparurent les deux cavaliers portant les étendards des elfes sylvains.

Elena les attendit, tendu, s'apprêtant à se défendre. Elle préférait ne pas avoir à combattre, mais ce combat semblait inévitable.

En arrivant, les deux soldats arrivèrent à sa hauteur. Celui qu'elle avait déjà rencontré leva le bras :
-Arrête-la! C'est une hérétique, une sorcière!
Le deuxième elfe semblait un peu hésitant, mais il descendit de son cheval et s'avança vers Elena.